Un début...

La lune flotte au dessus de moi, allongée entre les poubelles d'une allée sombre je me réveille. La rumeur de la ville m'entoure mais un souffle et chaud bat contre mon cou. Je tourne la tête et essaye de me relever, mais un corps lourd se repose sur moi et je tombe à nouveau dans les ténèbres.
Du liquide coule le long de ma bouche, je me lève sans vraiment comprendre ce qui se passe et puis c'est à nouveau le noir complet.
Lorsque je reprend vraiment conscience, je suis allongée entre les deux mêmes poubelles mais la lune a bougé et me parait plus lointaine.
Alors je me souviens de la nuit que je viens de passer :
J'ai à nouveau errer dans les bars du centre ville, une enveloppe dans les mains, cherchant l'homme qui pourrait être mon père. Un homme a dit oui, je l'ai suivi. Il a dit qu'il connaissait mon père, qu'il pourrait me mener à lui d'une certaine manière. J'étais tellement heureuse que je l'ai laissé me guider entre ces deux containers bleus marine, dans une allée sombre derrière le bar. Je n'ai rien senti, mais à présent mon chemisier est plein de sang.
Je me relève, seule et légère dans l'allée sombre. Mais je me sens faible. Une horloge retentit au loin. Cinq coups. Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne me semble pas être bon signe. Le sommeil me gagne et je sais que je ne peux pas rester là. Alors je pousse la première porte que je trouve.
Je reconnais les toilettes du bar, j'ai du pousser l'arrière porte. Je m'avance et ne rencontre que très peu de personnes. L'homme qui m'a dit connaître mon père est parti. Le barman avec qui l'homme parlait essuie des verres derrière le comptoir. Je m'avance et ne sais quoi dire.

Le barman, te voyant recouverte de sang pousse un juron bien senti et sort de derrière son comptoir:

"putain mais c'est quoi ce bordel ! J'espère que t'as rien pété là dedans sinon j' t'éclate !"

il s'engouffre dans les toilettes...
Le peu de clients présents dans la salle sont le nez dans leur tasse de café, la nuit fut difficile pour ces travailleurs et ils ne pretent aucune attention à toi.

la sensation d'une impérieuse et silencieuse nécessité continue à progresser en toi sans trop que tu saches laquelle.

un homme qui était assis au fond de la salle se lève alors et se dirige vers toi.
C'est un amérindien d'environ 30 ans, cheveux noirs tirés en queue de cheval, les yeux sombres ceinturés de petites lunettes rondes de fer blanc. Il est vétu d'un vieux blouson de daim rapiècé de cuir aux coudes, une paire de jeans, une chemise look bucheron. Il tient un livre à la main.

"bonsoir mademoiselle.
J'allais m'en aller et je pense que vous devriez en faire de même...
Accepteriez-vous mon aide pour les prochaines heures ?"

Dans la ruelle, à proximité des containeurs bleus où Jeliza gisait inconsciente une bonne partie de la nuit, un rat attend patiemment que les choses reviennent au calme.

Dès que les bruits dans les toilettes se furent calmée (d'abord cette femelle deux pattes, puis une voix assez forte). Le rat file dans une contre allée.

il trotinne sur plusieurs kilomètres avant d'entrer dans une petite propriété: un petit bout de terrain très bien entretenu avec un grand manoir.

Dès son entrée, le rat tombe truffe à truffe avec un immense dobermann. Ce dernier le renifle et va se coucher un peu plus loin, aux côté de 4 de ses congénères, au moins aussi gros que lui. Un observateur attentif poura noter que le chien a une lueur rougâtre dans les yeux, quelque chose de surnaturel... d'ailleurs le rat aussi...

Mais voilà notre rongeur qui se remet à courir et qui se glisse dans les caves du manoir.

Il arrive aux pieds d'un homme et se met à couiner longuement, debout sur ses pattes arrières. L'homme le ramasse et le porte à ses lèvres.

"Merci, Sphax... nous l'avons enfin trouvée. C'est bien... cela tombe juste à point... dis aux autres de garder un oeil sur elle. Tu préviendras aussi Crayin qu'il fasse le guet la journée.

Mais avant, voici ta récompense, tu as bien travaillé..."

L'homme se taillade le poignet avec ses crocs et le présenta au rat qui se mit immédiatement à lapper avec plaisir.

"Il est temps pour moi d'aller dormir, mon vieux compagnon, occupe toi du reste..."

Je regarde attentivement l'homme en face de moi. Il me parait assez bizarre mais en même temps assez familier.
Je me contente de le fixer, comme si le temps s'était arrêté.
J'ai l'impression de le connaître intimement ou du moins de partager avec lui quelque chose de profond sans vraiment savoir quoi.

Cinq nouveaux coups retentissent, 5h05.
Le temps se remet en marche. L'homme a un petit sourire aux coins des lèvres et une lueur impatiente dans les yeux.
Tout en hochant la tête, je répète lentement ses dernières paroles, comme un consentement.
"Pour les prochaines heures"

Le sang sur ma chemise est froid et le contact du tissu trempé est très désagréable.
Je frissonne.
Je baisse les yeux et tend la main vers l'inconnu.
J'ai décidé de le suivre.
"Jeliza" dis-je "Je suis Jeliza et j'ai sommeil."

La porte se referme sur Azaen. Je me glisse dans les draps sans attendre et m'endors comme une masse.

Lorsque je me réveille, j'ai la gorge tellement sèche et mon ventre me fait si mal que je saute du lit et me précipite vers la porte.
Je cours dans tous les sens, trouve une escalier sans vraiment savoir comment mais la porte en haut reste désespérément fermée et résiste coute que coute à mes coups de poings et mes coups de pieds...

Je redescends les escaliers, et me met à hurler dans tous les sens, sans pouvoir me controler. J'ai l'impression de mourir de l'intérieur.

Je ne me souviens pas comment je suis arrivée ici, je me rappelle d'un type habillé bizarement. Puis je me rappelle son nom, alors je crie encore plus fort

" Azaen! AZAEN!!!!


Puis je tombe comme un vieux chiffon sur le sol, complètement tétanisée.


HJ : je suis dispo tous les soirs à partir de maintenant, sauf les week ends! voili voilà!!

Enfin du sang!!! Bon c'est pas du sang de première qualité, mais un coeur de porc frais arrosé de quelques gouttes de sangs porcins font l'affaire...

Après un diner fort goutu, je suis à peu près de retour dans cette réalité.
De retour dans la voiture d'Azaen, je commence à voir ce qui se passe mais demande un peu plus d'explications... Pourquoi moi? Pourquoi ce besoin urgent de sang?
Je questionne donc Azaen, et me souviens rapidement de la décoration de sa maison. Quelles origines? D'où vient-il et comment est-il arrivé à ne pas devenir fou? Car il ne m'a suffit que d'une journée de jeûne pour perdre tous mes esprits...
Il n'a pas l'air très bavard, et se concentre sur la route...
J'attend quelques réponses alors que la faim réapparait... J'ai besoin de plus que d'un tour d'abattoir....

OK, je me fie à vous! Dites moi quand les choses doivent changer, et je suivrai...

"Attend attends ne t’emballes pas…
Commençons par le point important : toi.

Tu es jeune, tu as du surement voir des films ou lire des BD sur les vampires. Tout dans ces supports n’est pas totalement faux.
Bien sur c’est très romancé. L’ail, l’eau courante, l’image dans le miroir tout ca c’est ridicule… mais certaines choses sont vraies.
Ce que tu as ressenti et que tu dois probablement encore ressentir, c’est ce que nous appelons la Faim.
Pour survivre les êtres comme toi et moi sont obligés de se nourrir de sang.
Tu devras faire ton choix quand à tes cibles, animaux, humains ou autre. Certaines sont plus nourrissantes que d’autres mais fait bien à ne pas aller trop loin car tout n’est pas permis.
Tu devras faire attention aussi à être la plus discrète possible si tu ne veux pas t’attirer des problèmes.
T’attaquer à tes semblables est considéré comme une hérésie punie de la mort finale la plupart du temps.
Je ne saurais trop te conseiller aussi de garder ta maitrise ou tu risques de sombrer rapidement dans la folie, contrôlé par les instincts de la Bête qui sommeille désormais en toi.
Tu m’as demandé comment j’ai fait pour ne pas déjanter ?
Tu en as eu la réponse sous les yeux."

Son regard se perd dans le vide.

"Je suis resté très attaché à mon passé… J’ai eu la chance d’avoir un passé heureux…
As-tu eu un passé heureux ?
Ton regard en dis long malheureusement.

Tu as désormais une nouvelle famille.
Nous ne sommes pas des personnes gentilles, loin s’en faut même, mais tu pourras certainement trouver parmi nous des alliés… voir peut-être même des amis… ou plus…
Mais avant tout, tu devrais te présenter devant le Prince.
C’est en quelque sorte le Boss de cette ville et c’est lui qui autorise la création de nouveaux Infants.
Tu as été Embrassé sans autorisation. Tu devrais te présenter volontairement et ainsi rechercher sa clémence pour cet acte dont tu n’es pas responsable.
Toutefois c’est ta vie, tu es libre de refuser.

Je suis désolé que ta nouvelle vie commence si durement et que tu aies autant de choix à faire.
Bien sûr je t’assisterai si tu le désires."

Après cette petite discussion sur la condition vampirique, je demande à Azaen de me coduire auprès du Prince.
Nous montons dans son taco et fonçons vers le centre-ville. Azaen me donne quelques petites indications sur la conduite à suivre...

Une fois arrivée, je me présente à l'entrée, le coeur plutôt léger ce qui n'a pas l'air d'être le cas pour Azaen, beacoup plus angoissé que moi.
Après tout, ma vie ne vaut pas grand chose à mes propres yeux, mais si je peux me rendre utile, ça me va.
En tout cas, je veux rester en vie assez longtemps pour rencontrer mon père.
Je me rend tout à cout compte de cela.
Et si le Prince ne m'acceptait pas, serai-je obligé de le tuer et poursuivre seule ma route? Azaen m'a prévenu, mais tout comme moi, le Prince ne résistera pas devant une bonne petite gorgée d'eau bénite.
Peut-être suis-je trop naïve. C'est sûrement le cas, mais je n'ai pas grand chose à perdre.

Azaen me précède dans un couloir sombre puis pousse une porte. Je suis devant le Prince, prête à tout et n'importe quoi...

Alors, ça te va mieux comme ça?!! Nom d'une pipe à tabac! Que d'exigence.... (tant mieux...)