Déjà six ans…
Six longues années que je ne vois plus la lumière du jour. Six ans que je n’ai plus aperçu une verte prairie autrement que par le truchement d’un tube cathodique. Six ans que je vis presque seul, dans ce cagibi humide, seul endroit accessible à ma bourse et que j’ai pu trouver pour échapper aux rayons dévastateurs de la lumineuse incarnation de Râ. Dans mon réduit, où règne en permanence la lumière blafarde d’une ampoule de mauvaise qualité, j’ai installé un cercueil couleur ébène dans lequel je puis venir me dissimuler lorsque la lune se couche, pour échapper à la brûlure de l’astre du jour.
Je suis obligé de sortir trois ou quatre fois par semaine, pour aller me nourrir. Depuis cette nuit fatale de décembre 1996, je bois du sang pour survivre.
Au début, j’ai bien essayé de ne pas tuer d’être humain, mais je me suis vite rendu compte que leur vitæ était de loin la plus nourrissante… La plus nourrissante, et la plus savoureuse aussi. Je peux bien sûr me rabattre, le cas échéant, sur n’importe quel mammifère, mais dans cette jungle de béton, il est plus facile de trouver un humain que n’importe quel autre animal, à part les animaux domestiques, et je ne suis pas du genre à me nourrir de chien ou de chat. Auparavant, je devais me nourrir tous les soirs, mais aujourd’hui ( oh, que ce mot est mal choisi ) je peux rester quelques jours sans devoir chasser pour assurer ma subsistance.
J’avais décidé d’écrire ce journal il y quelques temps, déjà, mais j’avais à chaque fois repoussé l’échéance. Et puis, cette nuit, j’ai fait une rencontre. Une créature si bizarre… Elle m’a suivi pendant toute ma chasse, puis s’est détournée de moi dès que j’ai attaqué ma proie au détour d’une ruelle inoccupée. J’ai fait semblant de ne pas remarquer que de chasseur, j’étais devenu une proie, pour essayer de retourner la poursuite à mon avantage, mais la chose qui me traquait a disparu dans la nuit. Et depuis, j’ai peur. Je n’avais plus eu peur depuis le jour où l’on m’avait inoculé dans les veines la Malédiction. J’ai peur que cette créature me rattrape, un soir, et me tue. Je déteste cette vie, mais je ne peux me résoudre à la quitter. Il aurait été très facile pour moi de me suicider, simplement en laissant ouverte l’unique fenêtre actuellement barricadée de ma soupente, mais la volonté de survie est beaucoup trop présente en moi pour cela.
La seule façon que j’aie d’échapper à cette créature, c’est de la tuer, ou du moins c’est ce que je crois. Elle possède une vivacité étonnante, et si je n’ai pas vu son visage, je me l’imagine très bien. Elle a le visage des monstres de mes cauchemars d’antan. Et moi, me direz-vous ? Hé bien, comment pourrais-je le savoir ? Depuis six ans que je ne me suis pas vu dans un miroir… Peut-être ai-je le visage d’un monstre, moi aussi. Mais en laissant courir mes doigts le long de mon front et de mes joues, je ne sens rien de changé. Ce qui n’empêche pas mes victimes de hurler à chaque fois que je m’avance vers elles.
Le jour va bientôt se lever, et je sens déjà une irrésistible torpeur m’envahir…
cette nouvelle n'est pas de moi mais je n'lai trouvé sur un site de téléchargement et donc j'ai le droit de la metre.
je le trouve tres bien pour faire comprendre au joueur que ce n'est pas facile d'etre un vampire!